Le négatif, on en parle ou pas ?
Les réseaux sociaux c’est facile et gratuit. Quel pro de la communication n’a pas entendu cette phrase ?
Avec pour résultat, l’arrivée de marques pas forcément matures dans leur communication et de prestataires de tout poil n’ayant pas l’expérience suffisante pour intégrer correctement le social média dans la stratégie de communication globale.
Telle chaine de télé se rengorge d’être première sur les réseaux sociaux, sans mentionner pour autant qu’une grande partie des discussions se font très critiques sur ses programmes.
Telle grande marque, sur un bad buzz largement relayé par les réseaux, va exploser les vues de sa dernière pub.
Telle autre pour se faire remarquer va lancer quelques images sujettes à controverse, puis les retirer sous un prétexte de moralité quelconque en fonction du bruit qu’elle aura généré.
Et au final, on obtiendra mentions, pages vues, visionnages et autres, gonflés de manière artificielle que l’organisation en charge de l’action pourra présenter fièrement à son client en occultant complètement la teneur des conversations. Client qui sera tout fier de ces chiffres si impressionnants lui permettant de justifier son budget.
Mais les marques commencent à se rendre compte que la course au trafic (likes ou autres) n’est pas la panacée et que la teneur des conversations est le paramètre qui va déclencher l’acte d’achat.
Il n’y pas si longtemps s’en souviendront les anciens des RP, pas un rapport d’activité n’oubliait de mentionner la « favorabilité » des parutions. Certes les méthodes étaient souvent empiriques, parfois arrangées, mais au moins le corpus sémantique associé à la marque gardait une importance. Ce qui est logique, puisque notre métier n’est-il pas de gérer la réputation de cette marque, vers le positif si possible.
Pourtant l’arrivée des réseaux sociaux semble avoir fait totalement disparaitre l’analyse associées à la marque et de sa réputation. Un tout petit paradoxe pour des experts qui se vantent justement de générer du contenu et d’être garants de l’e-réputation.
Peut-être serait-il temps de revenir aux fondamentaux ? Le métier n’a pas changé : les chiffres ne sont qu’un indicateur parmi d’autres, sans paramètres qualitatifs ils sont sans grand intérêt pour la marque.